Billet de Baba Dembélé

Publié le par lechallenger

Conspiration au masculin pluriel

 

Qu’est-ce qui ne va pas chez les femmes? Sur 200 candidates, seulement 15 sont élues. Elles étaient 14 à la dernière législature et sous Alpha, elles étaient 18. Il y a donc eu progression en sens inverse. Compte tenu de tous les efforts de mobilisation qu’elles ont déployés, on peut volontiers comprendre les interrogations qui fusent en leur sein.

 

Politiquement parlant, ça grince  pour ces braves dames qui ne manquent pourtant pas de couronnes dans le monde des arts ou des affaires par exemple…à l’image de Niuma Belleza, Oumou Sangaré et autres. Elles n’ont pas été acceptées sur les listes de candidature des partis politiques. Elles se sont rebiffées en s’inscrivant sur les listes indépendantes. La sanction fut sévère. Sur 15 élues, une seule l’a été sur liste indépendante, Aichata Alassane Cissé. Mme Mariko n’hésite pas à pointer du doigt les institutions qui devraient, selon elle, rétablir l’équité.

 

Cela ne porterait-il pas un sacré coup à l’égalité entre homme et femme ? Dans un duel républicain, l’égalité voudrait qu’on se batte avec les mêmes armes. Les institutions ne seraient que des arbitres tout à fait neutres dans le combat démocratique. Sachons que ce combat républicain des femmes a toujours été âpre même en Occident. Sous tous les cieux, la bataille perdure. Autant donc avertir nos femmes que la lutte sera longue et difficile.

 

Ça leur demandera plus d’endurance et de ténacité. On ne peut s’empêcher de croire, comme elles, que quelque part, le jeu est faussé. Une sorte de connivence mâle est entretenue  pour maintenir le statut quo en se barricadant derrière la loi. Cette loi est majoritairement votée par les hommes, quel que soit le pays concerné.    

 

Jusqu’à preuve du contraire, les mâles n’aimeraient pas que leur statut de chef de famille soit remis en cause par les femelles, que ce soit chez les musulmans, les chrétiens, les juifs, les païens.  Même les ‘’sans foi ni loi. ‘’ De quoi donner raison encore une fois aux femmes de pointer du doigt des institutions majoritairement établies par les hommes… 

 

Ils ne peuvent s’empêcher de leur rétorquer que les règles sont tout à fait démocratiques et républicaines. Autant donc dire aux femmes que partout dans le monde …ils continuent à se croire supérieurs aux femelles. C’est un consensus masculin démocratiquement entretenu.

 

Baba Dembélé

 

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